Alors qu’il vient d’être révélé pour la 13e année consécutive, le baromètre Ipsos/SPF 2019 indique que les privations sont légions afin de parvenir à boucler son mois. Plus que jamais, le manque d’argent pèse sur les personnes aux revenus limités. La précarité est souvent le point de départ de la pauvreté donc cette édition se veut particulièrement alarmante.
La pauvreté omniprésente
Le premier chiffre de ce rapport interpelle puisque 37% des personnes interrogées indiquent avoir connu la pauvreté. Rien d’étonnant lorsqu’on découvre que l’Observatoire National de la pauvreté et de l’exclusion sociale estime que les deux tiers des français vivent en-dessous du revenu minimum décent. La précarité de certaines catégories de personnes, comme les familles avec un enfant, les femmes et les personnes avec des diplômes peu élevés démontre que la lutte contre la pauvreté est complexe.
Le baromètre indique également que 54 % des personnes interrogées redoutent de se trouver un jour en situation de précarité ou de pauvreté. Si un léger recul existe par rapport à 2018, ce chiffre reste néanmoins élevé, démontrant des angoisses par rapport à l’avenir. Peu de personnes se sentent actuellement protégées contre les éventuelles crises et bouleversements économiques.
Une situation financière difficile
Les français doivent désormais vivre avec un budget restreint avec des mois qui deviennent de plus en plus difficiles à boucler. Si certains y parviennent, le recours au découvert est la seule solution pour 18 % des français. Les ressources des foyers sont devenues insuffisantes pour espérer vivre correctement. Ce cycle infernal se reproduit chaque mois avec des agios à régler aux banques en échange de l’utilisation du découvert.
Le seuil de pauvreté ne cesse d’évoluer puisqu’un revenu de 1026 euros par mois est considéré comme insuffisant pour une personne seule. Pourtant, nombreuses sont les personnes qui se situent en-dessous et qui doivent composer avec. Autant dire que la pauvreté touche une part de plus en plus importante de la population française.
Parmi les difficultés rencontrées, les factures d’énergie deviennent difficiles à payer pour un tiers des personnes interrogées. La hausse des factures devient réellement problématique pour les personnes qui ne touchent que le SMIC.
Le défi de boucler le budget
Avec l’ensemble des charges qui a augmenté, tenir son budget est devenu un réel défi. Seules les dépenses de santé sont restées stables et les dépenses courantes comme le loyer ou les emprunts immobiliers sont devenus trop importantes par rapport aux ressources.
Les personnes surendettées deviennent donc de plus en plus nombreuses et les travailleurs sociaux sont dépassés par les demandes d’aide qui ne cessent de se retrouver sur leur bureau. La fin du mois est souvent la période la plus pénible avec une obligation de limiter ses repas pour un quart des personnes interrogées. Les plus précaires ne peuvent d’ailleurs pas s’assurer que ces repas soient équilibrés.
La place de l’aide alimentaire est devenue primordiale pour un grand nombre de foyers. La perspective de refonte de ce système par l’Union Européenne pourrait être un désastre pour des centaines de bénéficiaires qui ne pourraient fonctionner sans cette aide.
Pour parvenir à trouver un certain équilibre, 45 % des familles décident de sacrifier les vacances. Les enfants subissent donc directement cette pauvreté puisqu’ils ne bénéficient ni de vacances ni d’activités périscolaires considérées comme trop onéreuses.
Crédits photos : Pascal Montary | SecoursPopulaire.fr