L’écu est une monnaie qui a été conçue au Moyen-âge dès 1263. En France, le nom d’écu est en premier lieu donné aux monnaies exclusivement composées d’or. Ce n’est qu’à partir du règne de Louis XIII de 1610 à 1643 que le terme précis d’écu blanc désigne les pièces d’argent. Dès lors, la pièce de 5 francs en argent est communément appelée écu jusqu’en 1878.
La première pièce de 5 francs écu apparut sous le Consulat de Napoléon Bonaparte. Il s’agit de la pièce de Francs Union et Force éditée entre l’An 4 et l’An 11. Elle représente Hercule sur l’avers entouré de la Liberté et de l’Egalité. Sur le revers, on retrouve la valeur faciale, l’année de fabrication ainsi que la légende « République française ». Cette pièce pèse 25 grammes, mesure 37 millimètres et est gravée par son graveur Dupré. Cette pièce a été frappée à 18,7 millions d’exemplaires.
La cote de cette pièce est très variable car certains modèles possédant un tirage important alors que d’autres ne possèdent que peu d’exemplaires. Ainsi, la cote varie de 40 à 230 euros en général. De l’An 11 à l’An 12, les 5 francs écu Bonaparte font leur apparition. Ils sont gravés par JP Toilier mais gardent les mêmes caractéristiques. La mention « Bonaparte Premier Consul » apparaît sur l’avers où le portrait de l’Empereur remplace Hercule. Le revers reste inchangé. Cette pièce a été éditée à 8,09 millions d’exemplaires. Sa cote varie entre 40 et 200 euros.
De l’An 12 à l’An 14, cette pièce a été gravée par Brenet et Droz et représente sur l’avers l’empereur tête nue entouré par la légende « Napoléon Empereur » puisque celle-ci apparaît sous le Premier Empire. Ce modèle a été émis à 11,3 millions d’exemplaires. Sa cote varie entre 45 et 150 euros selon les années et ateliers de fabrication. Entre 1806 et 1807 est créée une pièce de 5 francs écu Napoléon Empereur. Cette pièce ressemble en tous points à la précédente et a été tirée à 2,6 millions d’exemplaires. Sa cote varie entre 65 et 200 euros.
De 1807 à 1808, une nouvelle pièce de 5 francs est gravée par NA Brenet qui représente l’empereur avec une couronne de lauriers sur la tête. Le reste de la pièce est inchangé. Ce modèle a été frappé à 9,4 millions d’exemplaires et sa cote varie énormément partant de 40 euros pour atteindre 250 euros pour certaines années.
La dernière pièce mise en circulation sous le Premier Empire a été émise de 1809 à 1815 sous 127 millions d’exemplaires. Sa cote varie donc énormément compte tenu du grand nombre de pièces tirées et est comprise entre 30 et 180 euros.
Sous la Restauration, Louis XVIII met en circulation une pièce de 5 francs écu à son effigie de 1814 à 1815. Il apparaît ainsi sur l’avers où est gravé par PJ Tiollet. Son buste habillé entouré de la légende « Louis XVIII roi de France ». Le revers représente un écu français couronné et entouré par une branche de laurier et d’une branche d’olivier noués ensemble. Cette pièce a été gravée à 15,9 millions d’exemplaires. Sa cote varie entre 50 et 280 euros pour les pièces les plus rares.
De 1816 à 1824, une nouvelle pièce de Louis XVIII est éditée où il apparaît buste nu. Ce modèle a été gravé par AF Michaut et mis à part le portrait, cette pièce est identique à la précédente. Elle a été frappée à 104 millions d’exemplaires. Sa cote va de 30 à 150 euros pour les années à faible tirage. A l’accession au pouvoir, Charles X reprend cette pièce de 5 francs écu avec les mêmes caractéristiques mais avec son portrait. La première est émise de 1824 à 1826 en 23 549 612 exemplaires. Elle est également gravée par AF Michaut et ressemble donc à la précédente. Seul le portrait change ainsi que la légende qui l’entoure qui devient « Charles X roi de France ». Cette pièce a une cote entre 40 et 70 euros, sauf pour l’année 1824A qui vaut 130 euros.
Le deuxième modèle est émis de 1827 à 1830 sous 99 677 955 exemplaires où le portrait est légèrement modifié. Cette pièce a une valeur comprise entre 30 et 60 euros.
Sous la monarchie de Juillet de Louis-Philippe Ier, la pièce de 5 francs écu est également utilisée avec les mêmes caractéristiques de poids et de taille et titre toujours à 900 pour 1000. La première pièce est frappée exclusivement en 1830 et ne comporte pas la mention du I pour Louis-Philippe « Ier ». La cote de cette pièce varie entre 70 et 180 euros. De 1830 à 1831, la légende « Louis Philippe I roi de France » apparaît donc sur les pièces gravées par NP Toilier. Ce modèle a été frappé à 41 087 281 exemplaires et sa cote varie entre 25 et 250 euros.
De 1831 à 1843, une nouvelle pièce de 5 francs écu à l’effigie de Louis-Philippe est éditée. Celle-ci a été gravée par JF Domard et représente le roi paré d’une couronne de lauriers. Cette pièce a été frappée 232 481 312 exemplaires. La pièce est estimée entre 25 et 150 pour certaines années. Un second modèle est gravé entre 1844 et 1848. La gravure diffère un peu car le I de « Louis Philippe I » se trouve plus éloigné que sur la précédente. Cette variante a été frappée à 57 013 085 exemplaires et a une valeur entre 25 et 180 euros.
Sous la IIe République deux types de 5 francs dits « écus » sont produits selon deux modèles différents. Le premier est la pièce de 5 francs Hercule frappée entre 1848 et 1849 à 51 911 437 exemplaires. Celle-ci a été gravée par Augusin Dupré qui représente alors Hercule sur l’avers de la pièce entouré de la Liberté et de l’Egalité. Cette pièce est cotée entre 25 et 130 euros. Le deuxième modèle est une pièce de type Cérès car elle est à son effigie et est émise de 1849 à 1851. Sa cote se situe entre 25 et 190 euros.
Sous le Second Empire, Napoléon III va mettre en circulation trois modèles de pièces de 5 francs écus. En effet, 1852 voit apparaître la première pièce de Louis Napoléon Bonaparte et gravée par JJ Barre à 16 158 030 exemplaires et sa valeur varie entre 25 et 280 euros. De 1853 à 1859, la mention « Napoléon III empereur » vient remplacer « Louis Napoléon Bonaparte » sur la précédente. Celle-ci est gravée par Charles Bouvet et est frappée à 14 145 288 exemplaires. Sa cote est très variable en fonction des années et des ateliers allant de 25 à 320 euros. De 1861 à 1870, le même modèle de pièce est repris mais l’empereur apparaît alors tête laurée. Ce modèle ne titre plus qu’à 835 pour 1000 et a été frappé à 49 926 356 exemplaires. Sa cote est très variable de 25 à 220 euros pour les modèles les plus rares.
Sous la IIIe République, deux formes d’écus sont élaborés. Le premier de 1870 à 1871 reprend le modèle de type Cérès utilisé pendant la IIe République. celui-ci est composé de 90 % d’argent pur. Il est alors gravé par Oudiné et Dupré à 74 millions d’exemplaires. Leur cote est de 25 euros. Enfin, de 1857 O à 1889, Dupré reprend son modèle de type Hercule qui titre à 900 pour 1000 et qui est frappé à 73 043 963 exemplaires. La valeur de cette pièce varie entre 25 et 300 euros.
A partir de 1893, les écus sont abandonnés au profit des pièces de type Bazor, Lavrillier, Pétain, Semeuse mais aussi Tour Eiffel, Mendès-France ou encore Voltaire. Autant dire que la monnaie se diversifie, évolue et reflète l’histoire d’un pays.