La hausse annoncée du SMIC pourrait se voir largement modérée selon les termes du Premier ministre qui rompt avec l’espoir de voir celui-ci atteindre un seuil nettement supérieur à son montant actuel. Le gouvernement a finalement statué pour une augmentation équivalente à 5%. En effet, si cette mesure comporte un avantage certain pour les salariés, elle n’est pas sans conséquence pour l’économie nationale.
Le financement de la hausse
Pour permettre d’augmenter le Smic, il est évident qu’il est nécessaire de trouver les fonds le permettant et d’anticiper ses conséquences. En premier lieu, l’Etat s’attache à préserver les petites entreprises et ne souhaite pas infliger une hausse trop importante qui pourrait même mettre en péril leur activité.
Il s’agit de trouver le juste équilibre pour ne pas multiplier les plans sociaux, préserver les emplois et favoriser la création d’emploi tout en tenant compte de l’inflation et donc de la réelle nécessité de procéder à cette augmentation.
Le coût estimé pour les entreprises serait de 450 millions d’euros, montant important dont il faut prévenir les conséquences. Le Medef s’oppose également à un pourcentage de hausse trop élevé car celui-ci est en mesure de démontrer qu’une hausse supérieure de 1% du Smic avait un impact direct sur l’emploi des plus jeunes et des moins qualifiés dont les postes sont alors supprimés en premier.
Pour le gouvernement, cette revalorisation a un coût conséquent car il s’agit tout d’abord d’assumer l’augmentation du traitement de l’ensemble des fonctionnaires. De plus, le gouvernement prend en charge les exonérations sociales consenties sur les bas salaires et ces contrats pourraient proliférer devant un Smic trop élevé. Le projet devrait donc coûter un milliard d’euros par point de pourcentage accordé.
La position des syndicats
Devant la proposition du gouvernement, les syndicats sont largement insatisfaits considérant la proposition comme insuffisante. En effet, la CGT et FO souhaitent une réelle hausse qui atteste que le besoin de revalorisation par rapport au coût de la vie a bien été pris en compte. Ceux-ci pensent qu’une faible augmentation ne peut améliorer la situation ou le pouvoir d’achat des salariés face à une inflation toujours importante.
Les syndicats exigent alors une augmentation progressive mais dont la fourchette doit se situer entre 250 et 300 euros pour avoir un réel impact et répondre aux besoins de façon adéquate.
Le secrétaire général de la CFDT et le Medef s’accordent alors sur une alternative à cette situation en proposant que les salariés voient plus rapidement évoluer leurs salaires au sein d’une entreprise et ne restent pas au seuil du Smic pendant une durée trop longue ou illimitée comme dans certains cas.
Pour les syndicats et le Medef, il s’agit de modifier le champ d’action en cessant d’aider les entreprises embauchant à bas salaires pour privilégier les entreprises qui proposent une réelle évolution de carrière avec des grilles de salaires progressives. Le coût de la revalorisation du Smic se ferait donc nettement plus facilement et dans l’intérêt de tous.