Le candidat socialiste aux présidentielles souhaite interdire la vente de logements mal classés dans la grille des performances énergétiques. Les avantages écologiques sont certes bons, mais il y a de nombreux revers à la médaille avec la mise en place d’une telle mesure. FinanceAZ revient donc sur cette proposition en vous proposant un dossier complet sur le sujet.
Logement énergivores
Le diagnostic de performance énergétique fait ressortir un indice attribué à un logement, comme c’est le cas pour les produits d’électroménager notamment. Ce diagnostic attribue un indice entre A et G pour qualifier la consommation énergétique au m² d’un logement. En l’occurrence, les nouvelles constructions sont très souvent entre A et C, alors que les anciens logements construits il y a plusieurs dizaines d’années et n’ayant pas fait l’objet de rénovations sont fréquemment entre D et G.
D’ailleurs, les régions froides affichent davantage de logements énergivores, au même titre que les habitations dans les quartiers populaires où la qualité de la construction est moindre. Dans le cadre des immeubles, généralement, le changement des fenêtres et des radiateurs permet d’avoir une meilleure note dans la grille énergétique, cependant, dans la plupart des cas ces travaux ont un coût très élevé, ce qui bloque de nombreux propriétaires à rénover.
Un marché de pénurie
Quelque soit l’indice énergétique attribué au logement, nous sommes dans un marché de pénurie où personne ne se préoccupe réellement de la grille en question. D’ailleurs, il y a quelques temps, le gouvernement a rendu obligatoire l’affichage de l’indice sur les annonces immobilières à la location ou la vente. Plusieurs mois après la mise en place de cette mesure, presque 100% des candidats à la location ignorent totalement ce critère dans le cadre de la recherche d’un logement, car s’ils chercheraient à être logés à un prix convenable dans un logement bien classé, ils ne trouveraient tout simplement rien.
Une interdiction de vente ?
Comme nous venons de le voir, le marché est très limité d’autant plus que la nouvelle loi sur la taxation des plus-values pendant 30 ans va certainement encourager de nombreux propriétaires à ne plus vendre avant d’atteindre la période de 30 ans de possession. François Hollande cherche donc à interdire la vente de ces logements classés en F et G sur la grille énergétique. Cependant, nombreuses sont les personnes à chercher ces biens qui se vendent légèrement moins chers que les autres, en vue de les rénover eux-mêmes. Par ailleurs, les propriétaires n’ont pas forcément tous les moyens de payer ces gros travaux.
Par exemple, un couple qui vit dans une maison et qui souhaite vendre pour acheter peut se voir contraint de rénover l’ancienne maison. Premièrement, le budget n’est pas forcément disponible pour ces rénovations et en plus, les travaux pourront ne pas être au goût du nouvel acquéreur. Pour cette dernière raison, il est préférable de laisser la responsabilité au nouveau propriétaire qui fera le tout en fonction de son propre budget et de ses propres goûts.
Encore moins de logements disponibles
En France, nous connaissons un véritable problème pour loger des dizaines de milliers de ménages. Avant de réfléchir à les loger dans des logements répondant aux meilleurs critères qu’ils soient, il serait bien de leur offrir un toit (ce qui s’applique à la vente l’est également pour la location). Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais je préfère dormir dans un logement classé G plutôt que dans la rue. En voulant interdire la vente de logements mal classés, on réduit ainsi l’offre et on ne facilite pas la réduction du nombre de sans domicile fixe.
Un élément positif dans cette mesure
Malgré tous ces points négatifs, la mesure présente un avantage qui est le maintien des embauches locales. En obligeant les propriétaires à rénover, ce sont les entreprises privées du bâtiment qui vont se réjouir en gagnant encore plus d’argent. Cependant, cette mesure viendrait s’ajouter à une longue liste d’autres mesures qui risque à terme de faire fuir les capitaux à l’étranger.