L’idée que pratiquer le jeu de poker peut amener à beaucoup de succès dans le monde de la finance fait son chemin depuis quelques années, et tout particulièrement chez les pros de l’investissement et des fonds spéculatifs.
Les grands noms de la bourse de Wall Street rattachés à cette mouvance sont, par exemple, David Einhorn de Greenlight Capital, Steve Kuhn de Pine River Investments, John Rogers de chez Ariel ou encore Jim Chanos de Kynikos Associates.
De nombreux blogs financiers sont fascinés par la participation de Thomas Paul, ancien CIO du groupe Fortress Investment, au tournoi des World Series of Poker, tandis que d’autres valident totalement les dires de Steve Cohen sur la façon dont le poker lui a appris comment prendre des risques.
Ce n’est pas un hasard si de nombreux traders aiment le poker
Par définition, c’est un jeu qui permet de comprendre rapidement la gestion des risques, des variables inconnues et des gains potentiels. Ces points sont comparables aux opportunités/problèmes que les traders peuvent avoir à gérer au jour le jour sur les marchés mondiaux. Mais l’idée que le succès au poker peut devenir une aide pour réussir sur les marchés a évolué, surtout au cours de la dernière décennie, en particulier grâce aux anciens joueurs de poker professionnels qui ont fait le grand saut dans la finance.
« Dans le passé, le poker était quelque chose que l’on n’affichait pas sur un CV», explique Aaron Brown, ancien joueur de poker professionnel et actuel chef de gestion des risques à AQR Capital. Mais aujourd’hui, la croissance de la popularité du jeu et les affinités développées avec Wall Street ont fait du poker une qualification fiable.
Aaron Brown est l’auteur de « La Poker Face de Wall Street », un livre qui explore comment le poker peut fournir une bonne formation sur la façon de comprendre et d’embrasser le risque financier. Brown sait de quoi il parle puisque, avant de diriger la gestion des risques à AQR Capital, il avait déjà géré le portefeuille de Prudential Financial et avait eu d’autres rôles de gestion des risques chez JPMorgan Chase et Citigroup. Il faut aussi rappeler que la théorie des jeux traditionnels en général est vue comme une pratique pédagogique pour les traders et les joueurs de poker.
La relation entre le poker et Wall Street est un sujet à la mode
Un exemple flagrant a été donné il y a quelques années par le Los Angeles Times. Le journal soulignait que tous les nouveaux employés au sein du groupe international Susquehanna devaient lire les livres de théories du poker et de Texas Hold’em, et ils devaient également passer un jour par semaine à jouer au poker. Le mental est un point essentiel de cette comparaison.
Dans une infographie sur le mental au poker, PokerStars nous apprend que le poker permet de développer certaines parties du cerveau, telles que le lobe frontal, qui est utile aux pensées rationnelles, à la concentration, et à la résolution des problèmes. De son côté, l’hippocampe permet une maîtrise des émotions qui évite d’être coincé dans une situation. Il est donc aisé de voir les connections fortes entre la pratique du jeu de cartes et le monde de la finance.
Il existe dorénavant de nombreux managers de fonds, de stocks traders et d’analystes possédant des liens directs avec le monde du poker. Certains sont vraiment bons au jeu, d’autres moins, et seulement quelques privilégiés ont réussi une parfaite transition vers le secteur financier après des carrières lucratives en tant que joueurs professionnels.
Un des meilleurs reste Jason Strasser, qui a gagné plus de 1,3 million de dollars en tant que joueur de poker professionnel, et qui a opéré une belle transition de star de Las Vegas et du poker en ligne à book runner de Morgan Stanley, pour finir Chief Investment Officer des fonds de Caption Partners. Il est donc probable que cette mouvance continue de se développer et que l’on voit de plus en plus de personnes extérieures au monde de la finance se retrouver avec des postes à responsabilités.