D’après les dernières études de l’Insee, la période de crise économique a eu des conséquences sur l’ensemble de la population avec des catégories plus touchées que d’autres. Le pouvoir d’achat et le niveau de vie ayant largement baissé, les classes les plus modestes sont principalement touchées car celles-ci ont alors atteint une situation de pauvreté importante.
Evolution des repères
La crise économique a engendré de nombreux changements concernant toutes les classes sociales mais qui n’ont pas été touchées de la même façon. Le niveau des classes aisées a évolué en chutant de 1,2 % pour les 10 % les plus aisées mais a augmenté pour le reste de cette classe supérieure. Les classes moyennes sont peu touchées par la crise mais de façon non uniforme en fonction de leur position dans leur classe sociale.
Le niveau de vie général ayant stagné, les classes pauvres ont vu le leur niveau de vie chuter par rapport au reste de la population française. La cause principale est un pouvoir d’achat qui n’augmente que de 0,4 % en 2009 ce qui ne couvre pas les dégâts causés par la crise et la flambée des prix, notamment des matières premières. Le niveau de vie a même baissé de 2,1 % en 2009 pour cette catégorie de la population ce qui a un impact conséquent sur les ménages.
D’autre part, le chômage n’a cessé d’augmenter depuis 2008, ne permettant pas à certains de trouver un emploi ou une situation plus stable. En effet, la multiplication des emplois précaires et le faible volume des offres d’emploi maintient ceux-ci dans une forme de pauvreté. De plus, l’augmentation du nombre de chômeurs signifie augmentation du nombre de pauvres dont la plupart perçoit des revenus de remplacement inférieurs au seuil de pauvreté.
Le nouveau paysage économique
La crise a donc eu pour conséquence d’accroître le nombre de pauvres et on note alors 36 % de français de plus de 16 ans qui ont connu une situation de pauvreté entre 2004 et 2008. En effet, le niveau de vie a déjà commencé à baisser entre 2002 et 2004 avec une chute de 0,7% ce qui a une conséquence directe sur la population.
D’autre part, la dégradation du monde du travail est en grande partie responsable de cette situation avec une augmentation de 7,4 % à 9,1 % de chômeurs en 2009. Parmi les chômeurs, on considère que 13 % seraient concernés par les minima sociaux et la crise a eu pour conséquence de multiplier les personnes dans cette situation. De fait, le nombre de personnes concernées par des bas revenus a énormément augmenté.
On considère aujourd’hui que 8,2 millions de personnes en France sont concernées par la pauvreté. Le taux de pauvreté a en effet augmenté de 0,5 point ce qui a pour effet de faire grandir la masse de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. L’écart entre cette classe sociale et les classes moyennes ne cesse d’augmenter avec une différence de revenus de l’ordre de 19% ce qui est particulièrement conséquent.