Conformément à sa promesse de candidat à l’élection, le désormais président Hollande a l’intention de rétablir la retraite à 60 ans malgré le désaccord du Conseil de l’Europe. Ce dernier remet en question la pertinence d’un tel projet dans un contexte de crise.
Une mesure mal accueillie
La Commission Européenne estime que ce retour à l’état précédant la réforme des retraites établie par le président Sarkozy mettrait de nouveau en péril le fonctionnement à long terme du système des retraites. Celui-ci était en effet menacé de disparaître si aucune mesure concrète n’était prise. De plus, l’Union européenne évalue cette décision comme une nouvelle fragilisation de l’économie financière de l’euro dont l’équilibre est actuellement préoccupant. En effet, ce nouveau changement engendrera un coût conséquent alors que chaque pays européen se voit déjà acculé face à sa dette nationale.
Allant ainsi contre l’avis général, la France prévoit même d’étendre cette réforme avec un départ à 62 ans pour les personnes ayant commencé à travailler dès 20 ans. Pour le président, il ne s’agit pas de radicalement transformer ce qui a été fait mais de faire preuve de justice sociale en appliquant cette mesure uniformément pour chaque personne et ces mesures devraient donc rapidement être adoptées.
Le projet du gouvernement
Pour le président Hollande, il ne s’agit pas d’une nouvelle réforme mais bel et bien d’un juste rétablissement des choses car la réforme précédente ne semblait pas prendre en compte la situation des travailleurs ayant commencé à travailler très tôt, dès leur majorité et qui, malgré tout, se trouvaient sanctionnés en étant obligés de cotiser plus longtemps sans en gagner aucun avantage.
Pour le ministre de l’économie, des finances et du commerce extérieur M. Moscovici, il convient également de s’interroger sur le fait de prendre en compte les périodes de chômage et de congé maternité à savoir estimer si celles-ci doivent faire partie du calcul de la retraite.
Même si ce projet coûtera près de 5 millions d’euros au gouvernement chaque année pendant les cinq ans de présidence de M. Hollande, ce dernier prévoit néanmoins d’augmenter les cotisations afin de financer cette nouvelle réforme et assurer l’avenir du régime de retraites français. La Cour des comptes examine actuellement ce projet et prendra sa décision fin juin. Une loi de rectification de la réforme précédente pourrait alors être adoptée pour 2013.
Par la suite, le ministre prévoit une loi visant à rétablir une équilibre des finances publiques pour 2017, basée sur des mesures effectives pendant l’ensemble du quinquennat.