Le projet de dématérialisation du permis de conduire a fait l’objet d’une mobilisation ce mardi, dans la capitale parisienne et d’autres régions françaises. En effet, les auto-écoles traditionnelles sont contre cette réforme dus fait qu’elles peinent à rivaliser les tarifs proposés par les établissements en ligne.
Les patrons d’auto-écoles sont descendus dans les rues de Paris, Lyon, Toulouse, Marseille et Nantes pour mener une opération escargot en direction de la capitale. Des manifestations qui ont pour but de dénoncer l’uberisation de leur métier.
Les premiers manifestants ont convergé vers le Champ-de-Mars vers 10 heures et demi avec leur voiture.A Lyon, près d’une cinquantaine de voitures issues de toute la région Auvergne-Rhônes-Alpes se sont réunies à proximité du parc de Gerland.
Une mobilisation plutôt réussie
En outre, la mobilisation a porté ses fruits, car les statistiques révèlent des chiffres positifs. Alors qu’on dénombre 10.000 auto-écoles à travers le pays, elles étaient nombreuses à participer. « Entre 500 et 800 à Paris, 200 à Lyon et une centaine à Nantes, Marseille et Toulouse, soit environ 1.500 en France ».
Les apprentis conducteurs reprochent aux auto-écoles leurs tarifs coûteux qui ne sont toujours justifiés. L’extension du secteur a vu naître en 2014, des services en ligne au prix cassé. Une alternative intéressante qui permet de préparer le Code de la route via internet, puis de suivre des cours de conduite avec des moniteurs autoentrepreneurs travaillant avec ces entreprises.
Quand le candidat se sent apte à passer l’examen, il s’inscrit en tant que candidat libre auprès de la préfecture pour passer le permis. Une démarche simple et peu onéreux qui a effectivement plombée la vieille école. Il appartient ainsi au candidat de constituer son dossier d’inscription.
On évoque souvent le phénomène « d’uberisation » qui est bien réel en se référant aux auto-écoles modernes. Les moniteurs autoentrepreneurs utilisent leur propre véhicule, et sont rémunérés à 25€ l’heure. Il faut dire que la loi Macron joue en faveur des auto-écoles en ligne qui se traduit par la privatisation du Code de la route et possibilité de passer l’examen de conduite en candidat libre.
Des écarts de prix surprenants
La concurrence dématérialisée s’explique par les écarts de prix flagrants. Les plateformes en ligne proposent des tarifs abordables pour les mêmes formules de base, c’est-à-dire, le Code de la route et la même heure de conduite. Or, le cours est facturé à environ 500 €de moins.
Pour un forfait classique « code+20h conduite », il faut compter entre 675 et 800€ pour souscrire à une auto-école en ligne. Pourtant, les établissements physiques proposent ce forfait à un tarif largement supérieur. Selon une enquête de l’UFC-Que Choisir, le tarif moyen s’établit à 1.131€ en 2016.
Le rapport qualité/prix ne semble pas tenir la route, car formation coûteuse ne rime pas avec réussite. Cet argument est souvent remis en cause. Le taux de réussite dans les établissements physiques n’est pas tout à fait satisfaisant. Quant à celui des plateformes en ligne, il est impossible de dresser un pourcentage exact du fait que les candidats se présentent en candidat libre à l’examen.