La filiale de Total, Hutchinson, veut supprimer jusqu’à 1000 emplois en France

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La crise du coronavirus a beaucoup marqué le début de cette année et a entraîné une forte baisse d’activité chez nombreux secteurs.

C’est exactement en raison de cette crise qu’Hutchinson France, filiale du géant Total, spécialisée dans la transformation de caoutchouc, envisage de supprimer 1000 emplois dans le pays. L’information a été dévoilée vendredi 5 juin dernier par la CFDT.

3 000 employés menacés dans le monde

Hutchinson, filiale du groupe Total

Hutchinson, filiale du groupe Total, souhaite supprimer 800 à 1000 emplois en France grâce à un plan de départ volontaire « compte tenu de la situation actuelle dans les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique ». La direction et la CFDT a annoncé cela vendredi dernier, en dénonçant ceci comme « un plan social déguisé ».

En effet, l’entreprise subit de près l’impact du ralentissement des commandes sur les filières automobiles et aéronautiques, dû au coronavirus.

En France, le groupe compte environ 8 500 employés permanents, a indiqué un responsable syndical.

La direction de cette filiale de Total, spécialisée dans le traitement des élastomères, notamment pour l’étanchéité des corps, a indiqué qu’il n’y aura pas de licenciements. Cependant, Hutchinson veut supprimer au total près de 3 000 emplois dans le monde, selon la CFDT. Le syndicat a également communiqué que 1 000 personnes pourraient être touchées par des départs volontaires en France.

Départ de plusieurs intérimaires

Départ de plusieurs intérimaires

Dans son communiqué, le syndicat a clairement soutenu que les premiers concernés par cette suppression sont les intérimaires du groupe. On peut compter 6 000 fins de contrats dans le monde. Plusieurs intérimaires de l’usine de Chalette sur Loing, dans le Loiret, ont déjà perdu leur poste.

Dominique Clergue, déléguée CGT du groupe à Chalette sur Loing affirme qu’il n’en reste plus que la moitié sur le site, actuellement. Elle a ajouté que la direction avait affirmé qu’il n’y en aurait plus aucun d’ici la fin de l’année. En tout, ils comptent 1300 à travailler sur le site, dont 175 qui ont eu un poste en intérimaire avant le confinement.

Avec tous les intérimaires qui perdent un par un leur poste, le nombre de personne qui vont perdre leur emploi n’en restera pas à 1000. C’est la raison pour laquelle l’annonce de cette suppression met autant les syndicalistes en colère. Ils accusent donc Hutchinson et Total de se servir de la pandémie pour restructurer et annoncer en complément vouloir réduire les effectifs.

La CFDT souhaite une expertise sur la situation de l’entreprise

La CFDT souhaite une expertise sur la situation de l’entreprise

La CFDT estime que les pertes d’emplois dans les secteurs de l’automobile et de l’aérospatiale pourraient représenter près de 20 % de l’effectif global d’Hutchinson. Le syndicat demande instamment une expertise pour établir une évaluation de la situation réelle de l’emploi. Il a aussi prévenu que cette expertise devrait s’accompagner d’une visibilité claire de la stratégie industrielle de Hutchinson. Mais il a également averti qu’il ne signera pas de chèque en blanc dans un plan social déguisé par des ruptures conventionnelles collectives.

« La direction obscurcit le tableau jusqu’en 2023, voire 2025. Nous ne pouvons pas négocier des suppressions d’emplois sans avoir une vision de l’avenir du groupe et de la stratégie industrielle à venir », a déclaré Farid Meslati, coordinateur CFDT. Il a également ajouté : « nous voulons garder notre outil industriel en France ».

Avec un total de 40000 employés dans 25 pays, Hutchinson a réalisé un chiffre d’affaires de 4,3 milliards d’euros en 2019, selon son site Internet.

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