Le domaine de l’agriculture traverse une crise économique et financière depuis quelques temps déjà et en particulier le marché laitier qui déprime depuis des mois. En vue de venir en aide au secteur agricole, la Commission européenne vient de débloquer une série de mesures d’aide à hauteur de 500 millions d’euros. Cette crise date de la fin des quotas laitiers au printemps 2015 lorsque les prix du lait dans l’UE ont chuté. Cette baisse n’a manifestement pas manqué d’affecter les producteurs sur tout le territoire européen, qui se sont trouvés dans l’incapacité de couvrir leurs coûts. Rappelons que le rôle de la Commission européenne est de promouvoir l’intérêt général de l’Union.
La première enveloppe de 500 millions d’euros, déversée en septembre 2015 a été complétée par des mesures supplémentaires en mars. En outre, cette série de mesures d’aide n’avait pas eu l’effet escompté ni sur la production à foison, et encore moins sur les prix, incitant ainsi, les producteurs des états membres à réclamer une nouvelle intervention de Bruxelles.
Une nouvelle série de mesures
Pour cette fois, « l’objectif final est d’observer une reprise des prix payés aux agriculteurs, dont ils ont bien besoin, pour qu’ils puissent continuer à vivre de leur travail » cite le commissaire européen à l’Agriculture, Phil Hogan dans un communiqué. Pour cela, le budget prévisionnel 2017 sera amélioré pour prendre à effet ces nouvelles mesures. Ainsi, la nouvelle enveloppe soutient deux causes dont les détails ne sont pas encore finalisés pour l’heure.
D’une part, l’UE entend financer individuellement les producteurs avec un budget de 150 millions d’euros pour chaque titre de lait non produit. Dans ce cadre, elle a pour but de réduire la production de 1,4 million de tonnes, et tant que le budget n’est pas épuisé, la mesure reste effective d’après une source proche de l’UE. Au plus tard, la législation nécessaire devrait être finalisée mi-septembre.
D’une autre, l’UE débloque de nouveaux fonds d’aides de 350 millions d’euros, mais qui seront liés à des engagements de la part des agriculteurs pour qu’ils n’augmentent pas leur production. L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni recevront respectivement ; 58 millions, 50 millions et 30 millions d’euros. Les Pays Bas, l’Italie et la Pologne auront également leur part.
Les aides, complétées par l’Etat ?
Les Etats membres qui parviennent à maîtriser leur enveloppe nationale pourront identifier les mesures dans le cadre du rééquilibrage des marchés agricoles. En plus du secteur du lait, ceux de la viande porcine, des fruits et légumes sont très affectés dus à la crise ukrainienne. Ainsi, les aides pourront être complétées jusqu’à 100% par l’Etat souligne la Commission.
Pour renforcer ces mesures, Bruxelles compte bien assortir des mesures non-financières, à savoir la prolongation jusqu’à février 2017 des mesures d’intervention mises en place pour le lait en poudre ainsi que la possibilité pour les Etats membres de pouvoir verser en avance jusqu’à mi-octobre, jusqu’à 70% des aides reçues lors de la politique agricole commune ou PAC. Dans le cadre d’une mise à jour, la commission a décidé d’augmenter les prix de retrait des fruits et légumes aux agriculteurs afin de détourner leur production de la vente commerciale. Néanmoins, le principal syndicat européen des agriculteurs Copa-Cogeca semble se réjouir des annonces, même s’il reste perplexe par rapport à sa réalisation.