Tout d’abord, il faut savoir quelle optique vous placez votre argent sur les marchés financiers.
Trader ou investisseur ?
Si vous êtes attaché à réaliser une plus-value à court terme en réalisant de nombreuses opérations d’achat et vente au cours d’une année, vous avez un profil de trader. Vous utiliserez probablement des signaux techniques et graphiques pour prendre vos décisions, tout en essayant de réagir aux actualités.
En revanche, si vous placez votre argent dans le but de le faire croître à long terme de façon passive, si vous n’avez pas l’intention de passer beaucoup d’ordres de bourse par manque de temps ou d’intérêt, alors vous êtes plutôt investisseur, et les ETF doivent attirer votre attention.
Diversifier son portefeuille, une nécessité
Diversifier ses placements est une nécessité pour éviter de subir des fortes variations et potentiellement de fortes pertes. Si un trader apprécie les mouvements rapides, un investisseur cherche au contraire à lisser le plus possible les mouvements afin de garder la tête froide et de rester investi à long terme.
Autrement dit, on ne met pas tous ses œufs dans le même panier ! Il existe plusieurs moyens de diversifier.
On peut bien sûr acheter soi-même un grand nombre d’actions, si possible de secteurs différents et dans des zones géographiques différentes. C’est assez coûteux en frais de courtage, et il faut sélectionner ses titres, ce qui n’est pas anodin.
On peut aussi acheter un OPCVM, un fonds d’investissement dont la gestion est assurée par un gérant professionnel. Cependant, la plupart sont thématiques, c’est-à-dire spécialisés sur un secteur donné ou une classe d’actifs. Pour avoir une diversification correcte, il faut acheter plusieurs OPCVM. Et il faut aussi les choisir : c’est un travail aussi difficile que de choisir des actions car en choisissant un gérant, on choisit aussi un style de gestion : actif ou passif.
Gestion active ou gestion passive ?
Rappelons les principes de base. Les fonds d’investissements se divisent en deux grands styles : d’abord les fonds dits « actifs », où une équipe de gestion étudie les entreprises pour essayer de trouver celles qui apporteront la meilleure performance. Et les fonds passifs, qui se contentent de répliquer un indice boursier.
Depuis les années 2000, les investisseurs sont de plus en plus nombreux à privilégier des supports d’investissement passifs, trackers et fonds indiciels (ETF) aux fonds dits « actifs ». Fondations universitaires, fonds de pension, caisses de retraite, basculent en effet petit à petit leurs poches de gestion active vers la gestion passive à base d’ETF.
Pourquoi cet engouement ?
D’une part parce que la gestion active est globalement inefficace (à un horizon de 10 ans, seuls 10 % des gérants arrivent à battre les indices boursiers, alors en répliquant l’indice boursier, on met les chances de notre côté) mais aussi parce qu’elle est coûteuse (même si le gérant est bon, il faut bien le payer, et les frais de gestion créent un « vent de face » qui le pénalise et efface ses efforts). La gestion passive est donc plus efficace pour faire croître son épargne à long terme.
Les ETF : fonctionnement et précisions
Les ETF sont des fonds indiciels cotés en bourse. Cela signifie deux choses : ils suivent un indice boursier, et ils sont cotés en bourse !
Les ETF suivent un indice boursier
L’objectif d’un ETF est de répliquer le plus fidèlement possible et à moindre coût les variations, à la hausse comme à la baisse, d’un indice boursier. Chaque ETF suit un indice : c’est pourquoi on parle de « trackeurs ». Il est donc important de comprendre ce que représente l’indice suivi par l’ETF, car ils en existe des centaines : actions, obligations, matières premières, le tout découpé en zones géographiques, capitalisations (small, mid, large cap), secteurs, styles…
Bien évidemment, il existe aussi des indices très larges, tels que le MSCI World, l’indice le plus diversifié du monde, regroupe plus de 1800 entreprises dans 34 pays et évite d’avoir à faire des choix trop précis, qui peuvent dérouter.
En France, l’indice phare est le CAC40, qui regroupe les 40 valeurs les plus importantes en termes de capitalisation boursière.
Les ETF sont cotés en bourse
La seconde particularité des ETF, c’est qu’ils sont cotés, c’est-à-dire que vous pouvez les acheter de la même manière que vous achèteriez une action en bourse. Il vous suffit de passer un ordre d’achat pendant les horaires d’ouverture de la bourse (si vous le passez lorsque la bourse est fermée, il sera exécuté à l’ouverture de la prochaine séance).
Acheter un ETF CAC 40, c’est donc acheter, par transparence, les 40 actions qui le composent simplement, mais en une seule transaction.
Attention toutefois : si tous les ETF peuvent être logés dans un compte-titres ordinaire, seuls une partie sont éligibles au PEA.
Les ETF ne sont pas des produits magiques
Ce qui est important de comprendre, c’est que les ETF se contentent de répliquer les indices. Ils ne cherchent pas à vous prémunir des baisses et à amplifier les hausses comme le ferait un gérant actif (avec plus ou moins de réussite… mais c’est une autre histoire).
Que les choses soient claires : si un jour le marché dévisse de 5 %, un gérant d’ETF considérera qu’il a fait un excellent travail si son fonds baisse de 5 %… et se fera probablement licencier s’il ne baisse que de 4 %. Son mandat est littéralement de suivre les indices à la trace. Rien d’autre.
À long terme, les indices boursiers ont une performance positive bien supérieure à celle des livrets et des fonds en euros de l’assurance-vie. Pour en profiter, il suffit de se laisser porter par la tendance, et les ETF sont l’outil idéal pour cela !